PubGazetteHaiti202005

Pénurie de carburant : les prix des produits de première nécessité explosent

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Les prix des produits de première nécessité explosent en ce temps de pénurie de carburant. Dans les marchés informels, les prix des produits doublent et triplent. Dans les supermarchés, le constat n’est pas différent. Les vendeurs et acheteurs se plaignent de cette hausse excessive de prix qui n’est guère à leur portée. Malgré tout, les vendeurs ne comptent pas rester chez eux. « lakay pa bay », affirment-t-ils.

 

En Haïti, la pénurie du carburant retient l’actualité. Cette situation de rareté a occasionné la fermeture de plusieurs entreprises dont des stations de radio et contraint d’autres à modifier leur horaire de fonctionnement comme les banques commerciales. Le transport en commun fonctionne au ralenti. Des entreprises, pour faire face à la situation, utilisent la méthode du télétravail. Entre-temps, face à cette situation chaotique, les prix des produits de première nécessité augmentent de manière excessive.

 

Au marché de Delmas 31, les petits commerçants sont de moins en moins visibles. Le marché est de moins en moins fréquenté. Les marchands et acheteurs se plaignent de l’augmentation excessive des produits de première nécessité.

« Les prix des produits ont augmenté d’une manière exagérée ! Les sacs de riz (Méga, Bongù) se vendent à 2 500 gourdes alors qu’ils se vendaient à  1 750 auparavant », nous confie Jeanine, une commerçante au niveau du marché de Delmas 31 qui souligne que la marmite du riz local se vend désormais à 600 gourdes tenant compte qu’un sac de riz peut contenir entre 8 à 9 marmites. Au même titre que le riz, le maïs et le blé se vendent également à 2 500 gourdes.

 

Au cours de l’interview, une femme venait acheter du beurre amanda. « Combien vendez-vous le beurre Amanda », demande l’acheteuse. « 35 gourdes », répond Jeanine. « Ah bon, le prix du beurre a autant multiplié?  », murmure-t-elle. Le prix du beurre « Amanda » était de 15 gourdes autrefois.  

 

La demi-caisse de l’huile Mazola se vend désormais à 3 400 gourdes alors que celle du Clarisol se vend à 5 .500 gourdes. Et pourtant, ces prix variaient entre 2 .500 à 2 .750 gourdes. Le « pwa nwa » coûte désormais 500 gourdes alors qu’il se vendait au prix de 350 gourdes. Le spaghetti était autrefois au prix de 500 gourdes maintenant il se vend à 1 .050 gourdes.

 

« Vendre malgré tout »

 

D’après les déclarations de Jeanine, les clients sont mécontents quand ils entendent les nouveaux prix des produits alimentaires mais se montrent conscients de la cherté de la vie.

Du haut de ses 45 ans, Jeanine se dit obligée de sortir dans la rue pour étaler ses marchandises car elle n’a que ça comme profession. « jan pou w ta vann, ou paka vann konsa », rapporte-t-elle. Comme stratégie pour subsister, Jeannine réduit sur la quantité de produits qu’elle devrait acheter pour revendre. « Maintenant, un prix de sac de riz aurait pu acheter le sac de riz et plusieurs autres produits dans le passé », explique-t-elle. Cependant, la quantité de clients de Jeannine diminue considérablement et disparaît à petit feu.

Depuis la dévalorisation de la gourde en août 2020, les prix des produits de première nécessité ne font qu’augmenter. Aujourd’hui, avec l’insécurité, la gourde qui s’affaiblit et la pénurie de carburant, la stabilité des prix des produits pétroliers semble ne pas être pour demain.

 

 

 

Par : Daniel Zéphyr

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