PubGazetteHaiti202005

Martine Moïse : « Un assassinat odieux qui me lacère et dont je n'arrive toujours pas à cerner le sens »

Martine Moïse aux funérailles de son mari

8 mois après l’assassinat de l’ancien président de la république Jovenel Moïse, les réactions pleuvent. Sur son compte Twitter, l’ancienne première dame Martine Moïse n’en revient toujours, alors que d’autres anciens collaborateurs du chef de l’Etat critiquent le gouvernement actuel qui selon eux n’a rien fait pour que l’enquête aboutisse. 

« 8 mois depuis le drame! Un assassinat odieux qui me lacère et dont je n'arrive toujours pas à cerner le sens. Seuls les commanditaires et les exécuteurs en détiennent le mobile. C'est pour cela qu'ils doivent tous être retrouvés. Nous le devons à la Nation », a écrit Martine Moïse sur son compte Twitter.


Guichard Doré, ancien conseiller du feu président a fustigé le comportement de l’Etat haïtien dans le cadre de ce dossier. 

« Huit mois après l'assassinat du président Jovenel Moise, le gouvernement haïtien ne peut dire avec certitude qui a tué le chef de l'État.  Aucune enquête socio-administrative n'a été diligentée pour connaître la vérité sur les autres complices impliqués dans l'assassinat du président », a tweeté Guichard Doré.

« Une enquête mourante »

Bedford Claude, ancien commissaire du gouvernement ayant invité l’actuel premier ministre Ariel Henry à comparaître devant la justice pour répondre à des questions relatives à ce dossier, a lui aussi réagi à l’occasion.

« 7juillet 2021- 7mars 2022. 8 mois depuis l’assassinat du Président Jovenel Moïse. Quel est le bilan? Une enquête mourante, des assassins qui courent les rues, une justice sous coupe réglée », réagit Bedford Claude qui dit ne pas être surpris « puisque le chef du gouvernement lui-même est l’un des suspects ».

En réaction à l’invitation du commissaire du gouvernement, Ariel Henry avait tweeté: « Soyez assurés qu’aucune distraction, aucune convocation ou invitation, aucune manœuvre, aucune menace, aucun combat d’arrière-garde, ne me détournera de ma mission ».


Une manifestation pour exiger justice

Dans la région métropolitaine particulièrement devant l’hôtel Karibe Convention Center où se situe le BINUH, une manifestation a été remarquée en ce 7 mars 2022 réalisée dans l’objectif d’exiger justice pour le président assassiné Jovenel Moïse. La représentante du secrétaire général de l’organisation des Nations unies, Helen Lalime a été pointée du doigt.

« Nous sommes dans les rues pour demander à Helene Lalime de cesser la politique de la destabilisation en Haïti », lance Jimmy un manifestant croyant mordicus que le BINUH n’a rien à faire en Haïti. « Le problème d’Haïti, le BINUH ne peut apporter de solutions », dit-il.

Ces manifestants vêtus de t-shirt blanc floqué d’une effigie de Jovenel Moïse ont exhibé des pancartes demandant justice pour l’ex président et exigeant le départ du bureau intégré des nations unies en Haïti.


Un nouveau juge d’instruction pour l’enquête 


Un nouveau juge a été désigné la semaine dernière pour instruire le dossier de l’exécution de Jovenel Moïse. Melan Belabre hérite de ce dossier brûlant faisant de lui le 4e juge d’instruction à être nommé sur cette affaire. 


Le premier, le juge Mathieu Chanlatte s'était déporté du dossier quelques jours après sa désignation pour faute de moyens, notamment sécuritaires et le deuxième Garry Orélien, accusé d'avoir reçu de pots-de-vin par le RNDDH, n'a pas obtenu une prorogation du Doyen Bernard Saint-Vil pour poursuivre l'instruction. Le 3e, le juge Chavannes Etienne s'est déporté quelques jours après avoir été désigné.


« C’est un magistrat bourré d’expériences. C’est l’un des anciens du système judiciaire haïtien », nous a confié une source proche du doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince Bernard Saint-Vil, joint par téléphone.

 

 

 

Par: Daniel Zéphyr

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